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nuit il fallait être constamment sur le qui-vive ; où tout arrivant, bien qu’il fût sur ses gardes, était certain de payer sa bienvenue. Depuis moi, il n’est pas de département où, année commune, il ne se soit commis plus de crimes, et des crimes plus horribles que dans le département de la Seine : il n’en est pas non plus où moins d’attentats aient été impunis. À la vérité, depuis 1814, la continuelle vigilance de la garde nationale avait puissamment contribué à ces résultats. Nulle part cette vigilance des citoyens armés n’était plus nécessaire, plus imposante ; mais l’on conviendra aussi qu’au moment où le licenciement de nos troupes et la désertion des soldats étrangers déversaient dans nos cités, et plus particulièrement dans la métropole, une multitude de mauvais sujets, d’aventuriers, et de nécessiteux de toutes les nations, malgré la présence de la garde nationale, il dût encore beaucoup rester à faire, soit à la brigade de sûreté, soit à son chef. Aussi avons-nous fait beaucoup, et si j’aime à payer aux gardes nationaux le tribut d’éloges qu’ils méritent ; si, éclairé par l’expérience de ce que j’ai vu durant leur existence et depuis l’ordonnance de dissolution, je déclare que sans eux Paris ne saurait offrir