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et juraient de vivre désormais honnêtement du produit de leur travail, c’est-à-dire du traitement que leur allouerait la police. Ils étaient entrés dès l’enfance dans la carrière du crime ; je pensais que s’ils étaient fermement décidés à changer de conduite, personne ne serait plus à même qu’eux de rendre d’importants services ; j’appuyai donc leur demande, et bien que, pour les retenir, on m’opposât la crainte des récidives, auxquelles les deux derniers surtout étaient sujets, à force de sollicitations et de démarches, motivées sur l’utilité dont ils pouvaient être, j’obtins qu’ils fussent mis en liberté. Coco-Lacour, contre lequel on était le plus prévenu, parce qu’étant agent secret, on lui avait imputé à tort ou à raison, l’enlèvement de l’argenterie de l’inspecteur général Veyrat, est le seul qui ne m’ait pas donné lieu de me repentir d’avoir en quelque sorte répondu de lui. Les deux autres me forcèrent bientôt à les expulser : j’ai su depuis qu’ils avaient subi une nouvelle condamnation à Bordeaux. Quant à Coco, il me parut qu’il tiendrait parole et je ne me trompai pas. Comme il avait beaucoup d’intelligence et un commencement d’instruction, je le distinguai et j’en fis mon secrétaire. Plus tard, à l’occasion