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venir nous égorger. – Non, non, dormez tranquilles, repris-je, ce n’est pas pour cette nuit : la recette ne serait pas assez bonne ; on attend que les Rois soient passés ; mais si vous êtes discrets, et que vous consentiez à me seconder, nous y mettrons bon ordre.

Mme Hazard était la demoiselle Tonneau, qui avait pris ce nom, le seul sous lequel Fossard fût connu dans la maison ; j’engageai le marchand de vin et sa femme, qui étaient épouvantés de ma confidence, à accueillir les locataires dont je leur avait révélé le projet, avec la même bienveillance que de coutume. Il ne faut pas demander s’ils furent tout disposés à me servir. Il fut convenu entre nous que, pour voir passer Fossard et être plus à même d’épier l’occasion de le saisir, je me cacherais dans une petite pièce au bas d’un escalier.

Le 29 décembre, de grand matin, je vins m’établir à ce poste ; il faisait un froid excessif ; la faction fut longue, et d’autant plus pénible que nous étions sans feu : immobile et l’œil collé contre un trou pratiqué dans le volet, il s’en fallait que je fusse à mon aise. Enfin, vers les trois heures, il sort, je le suis : c’est bien lui ; jusqu’alors