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sur lui un poignard et des pistolets, dont un à deux coups était caché dans un mouchoir de batiste, qu’il tenait constamment à la main. Cet avis nécessitait des précautions ; d’ailleurs, d’après le caractère connu de Fossard, on était convaincu que, pour se soustraire à une condamnation à mort, un meurtre ne lui coûterait rien. Je voulais faire en sorte de ne pas être victime, et il me sembla qu’un moyen de diminuer considérablement le danger était de s’entendre à l’avance avec le marchand de vin dont Fossard était le locataire. Ce marchand de vin était un brave homme, mais la police a si mauvaise renommée, qu’il n’est pas toujours aisé de déterminer les honnêtes gens à lui prêter assistance. Je résolus de m’assurer de sa coopération en le liant par son propre intérêt. J’avais déjà fait quelques séances chez lui sous mes deux déguisements, et j’avais eu tout le loisir de prendre connaissance des localités, et de me mettre au courant du personnel de la boutique ; j’y revins sous mes habits ordinaires, et, m’adressant au bourgeois, je lui dis que je désirais lui parler en particulier. Il entra avec moi dans