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pas, je la suppliai en pleurant de m’aider à retrouver une malheureuse créature que j’aimais encore malgré sa perfidie.

La couturière était sensible aux larmes que je répandais ; je la vis tout émue, je chauffai de plus en plus le pathétique. – Ah ! son infidélité me causera la mort ; ayez pitié d’un pauvre mari, je vous en conjure ; ne me cachez pas sa retraite, je vous devrai plus que la vie.

Les bossues sont compatissantes ; de plus, un mari est à leurs yeux un si précieux trésor ! tant qu’elles ne l’ont pas en leur possession, elles ne conçoivent pas que l’on puisse devenir infidèle : aussi ma couturière avait-elle l’adultère en horreur ; elle me plaignit bien sincèrement, et me protesta qu’elle désirerait m’être utile. – Malheureusement, ajouta-t-elle, leur déménagement ayant été fait par des commissionnaires étrangers au quartier, j’ignore complètement où ils sont passés et ce qu’ils sont devenus, mais si vous voulez voir le propriétaire ? La bonne foi de cette femme était manifeste. J’allai voir le propriétaire ; mais tout ce qu’il put me dire, c’est qu’on lui avait payé son terme, et qu’on n’était pas venu aux renseignements.