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décidé que l’on recourrait au ministère des officiers de paix. On mit donc à leur disposition les renseignements propres à les diriger dans leurs recherches ; mais, soit qu’ils ne fussent pas heureux, soit qu’ils ne se souciassent pas de rencontrer Fosard, qui était armé jusqu’aux dents, ce dernier continua ses exploits, et les nombreuses plaintes auxquelles son activité donna lieu, annoncèrent que, malgré leur zèle apparent, ces messieurs, suivant leur coutume, faisaient plus de bruit que de besogne. Il en résulta que le préfet, qui aimait que l’on fit plus de besogne que de bruit, les manda un jour, et leur adressa des reproches qui durent être assez sévères, à en juger par le mécontentement qu’en cette occasion ils ne purent s’empêcher de manifester.

On venait justement de leur laver la tête, lorsqu’il m’arriva, sur le marché Saint-Jean, de faire la rencontre de M. Yvrier, l’un d’entre eux : je le salue ; il vient à moi, et, presque bouffi de colère, il m’aborde en me disant : – Ah ! vous voilà, monsieur le grand faiseur, vous êtes la cause que nous venons de recevoir des réprimandes au sujet d’un nommé Fossard, forçat évadé que l’on prétend être à Paris.