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des mouchards, je l’avais choisi pour en faire mon messager auprès d’elle, toutes les fois que je ne jugerais pas prudent de me montrer. Désormais, ajoutai-je, c’est lui qui sera notre intermédiaire, il viendra tous les deux ou trois jours afin d’avoir de vos nouvelles et de celles de nos amis.

— Ma foi, me dit la mère Noël, vous avez bien perdu : vingt minutes plus tôt vous auriez vu ici une femme qui vous connaît bien.

— Et qui donc ?

— La sœur de Marguerit.

— C’est juste, elle m’a vu souvent avec son frère.

— Aussi, quand je lui ai parlé de vous, vous a-t-elle dépeint trait pour trait ; un maigriot, m’a-t-elle dit, qui a toujours du tabac plein le nez.

Mme Noël regrettait beaucoup que je ne fusse pas arrivé avant le départ de la sœur de Marguerit, mais pas autant sans doute que je m’applaudissais d’avoir échappé à une entrevue qui aurait déjoué tous mes projets, car si cette femme connaissait Germain, elle connaissait aussi Vidocq, et il était impossible qu’elle prît l’un pour l’autre, la différence était si grande ! Quoique