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les petites affiches le portefeuille, qui n’était sorti de mes mains que pour passer dans celles de ma compagne.

Au moyen de ce petit tour d’adresse, ma réhabilitation était complète. Muni d’excellents papiers, il ne me restait plus qu’à faire une fin honnête ; j’y songeais sérieusement. En conséquence, je pris, rue Martainville, un magasin de mercerie et de bonneterie, où nous faisions de si bonnes affaires, que ma mère, à qui j’avais fait sous main tenir de mes nouvelles, se décida à venir nous joindre. Pendant un an, je fus réellement heureux ; mon commerce prenait de la consistance, mes relations s’étendaient, le crédit se fondait, et plus d’une maison de banque de Rouen soutinsse opiniâtrement que je n’étais pas Vidocq, mais Blondel, était en faveur sur la place ; enfin, après tant d’orages, je me croyais arrivé au port, quand un incident que je n’avais pu prévoir fit commencer pour moi une nouvelle série de vicissitudes… La mercière avec laquelle je vivais, cette femme qui m’avait donné les plus fortes preuves de dévouement et d’amour, ne s’avisa-t-elle pas de brûler d’autre feux que ceux que j’avais allumés dans son cœur ? J’aurais voulu pouvoir me dissimuler cette infidélité,