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qualité de frotteur dans la maison de l’impératrice Joséphine. Ce dernier était signalé comme le receleur de la bande composée presque en entier de Savoyards, nés dans le département du Léman. La continuation de mes recherches me conduisit à m’assurer de la personne des frères Pissard, de Grenier, de Lebrun, de Piessard, de Mabou, dit l’Apothicaire, de Serassé, de Durand, enfin de vingt-deux, qui plus tard furent tous condamnés aux fers.

Ces voleurs étaient pour la plupart commissionnaires, frotteurs ou cochers, c’est-à-dire qu’ils appartenaient à une classe d’individus dans laquelle la probité était une tradition, et qui de temps immémorial était réputée honnête parmi les Parisiens ; tous dans leur quartier étaient regardés comme des hommes éprouvés, incapables de convoiter même le bien d’autrui, et cette considération qu’on leur accordait les rendait d’autant plus redoutables que les personnes qui les employaient, soit à scier le bois, soit à tout autre ouvrage, étaient sans défiance à leur égard, et les laissaient s’introduire partout. Quand on sut qu’ils étaient impliqués dans une affaire criminelle, à peine osait-on croire qu’ils fussent coupables ; moi-même je balançai quelque temps à le