Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/340

Cette page n’a pas encore été corrigée

cinq doubles napoléons que je mets en dépôt en attendant qu’il soit conduit chez le commissaire. Un mouchoir enveloppait ces objets, je m’en empare ; et après m’être déguisé en commissionnaire, je cours à la maison du receleur : sa femme y était avec quelques autres personnes ; elle ne me connaissait pas, je lui dis que je désire lui parler en particulier : et quand je suis seul avec elle, je tire de ma poche le mouchoir, et le lui présente comme un signe de reconnaissance. Elle ignore encore quel est le motif de ma visite, et pourtant ses traits se décomposent ; elle se trouble : – Je ne vous apporte pas une trop bonne nouvelle, lui dis-je ; votre mari vient d’être arrêté, on le retient au poste où l’on a saisi tout ce qu’il avait sur lui, et, d’après quelques mots échappés aux mouchards, il craint d’avoir été vendu ; c’est pourquoi il vous prie de déménager tout de suite ce que vous savez bien ; si vous le souhaitez je vous donnerai un coup de main ; mais je vous préviens qu’il n’y a pas de temps à perdre.

L’avis était pressant ; la vue du mouchoir et la description des objets auxquels il avait servi d’enveloppe, ne laissait aucun doute sur la vérité