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dans le jardin. Il faut les suivre ; parvenu, en tremblant, au sommet du mur, toutes mes appréhensions se renouvellent : la police a-t-elle eu le temps de dresser son embuscade ? Saint-Germain ne l’aurait-il pas devancée ?

Telles étaient les questions que je m’adressais à moi-même, tels étaient mes doutes ; enfin, dans cette terrible incertitude, je prends une résolution, celle d’empêcher le crime, dussé-je succomber dans une lutte inégale, lorsque Saint-Germain, me voyant encore à cheval sur le chaperon, et s’impatientant de ma lenteur, me crie : – Allons donc ! descends. À peine il achevait ces mots, qu’il est tout à coup assailli par un grand nombre d’hommes. Boudin et lui font une vigoureuse résistance. On fait feu de part et d’autre, les balles sifflent, et, après un combat de quelques minutes, on s’empare des deux assassins. Plusieurs agents furent blessés dans cette action ; Saint-Germain et son acolyte le furent aussi. Simple spectateur de l’engagement, je ne devais avoir éprouvé aucun accident fâcheux ; cependant pour soutenir mon rôle jusqu’au bout, je tombai sur le champ de bataille comme si j’eusse été mortellement frappé : l’instant d’après on m’enveloppa dans une couverture, et je fus ainsi