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que j’avais donnés, je craignais que les mesures ne fussent tardives, et alors le crime était consommé ; pouvais-je seul entreprendre d’arrêter Saint-Germain et ses complices ? Je l’eusse tenté sans succès ; et puis, qui me répondait que, l’attentat commis, je ne serais pas jugé et puni comme l’un des fauteurs ? Il m’était revenu que dans maintes circonstances, la police avait abandonné ses agents ; et que dans d’autres elle n’avait pu empêcher les tribunaux de les confondre avec les coupables.

J’étais dans ces transes cruelles, lorsque Saint-Germain me chargea d’accompagner Debenne, dont le cabriolet destiné à recevoir les sacs d’or et d’argent, devait stationner au coin de la rue. Nous descendons ; en sortant je revois encore Annette, qui me fait signe qu’elle s’est acquittée de mon message. Au même instant Debenne me demande où sera le rendez-vous ; je ne sais quel bon génie me suggéra alors la pensée de sauver ce malheureux ; j’avais observé qu’il n’était pas foncièrement méchant, et il me semblait plutôt poussé vers l’abîme par le besoin et par des conseils perfides, que par la funeste propension au crime. Je lui assignai donc son poste à un autre endroit que celui qui m’avait été indiqué,