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sollicité, ou si, par un dévouement mal entendu, je n’aurais pas eu recours à des provocations. Je lui protestai que je n’avais pris aucune espèce d’initiative, et comme il crut reconnaître la vérité de cette déclaration, il m’annonça qu’il était satisfait ; ce qui ne l’empêcha pas de me faire sur les agents provocateurs un discours dont je fus pénétré jusqu’au fond de l’âme. Que ne l’ont-ils entendu comme moi, ces misérables qui, depuis la restauration, ont fait tant de victimes : l’ère renaissante de la légitimité n’aurait pas, dans quelques circonstances, rappelé les jours sanglants d’une autre époque ! – Retenez bien, me dit M. Henry, en terminant, que le plus grand fléau dans les sociétés est l’homme qui provoque. Quand il n’y a point de provocateurs, ce sont les forts qui commettent les crimes, parce que ce ne sont que les forts qui les conçoivent. Des êtres faibles peuvent être entraînés, excités ; pour les précipiter dans l’abîme, il suffit souvent de chercher un mobile dans leurs passions ou dans leur amour-propre ; mais celui qui tente ce moyen de les faire succomber est un monstre ! C’est lui qui est le coupable, et c’est lui que le glaive devrait frapper. En police, ajouta-t-il,