Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/308

Cette page n’a pas encore été corrigée

s’engage. Cramponné au mur de refend qui nous sépare, il m’oppose une résistance opiniâtre ; cependant je sens qu’il faiblit ; je rassemble toutes mes forces pour une dernière secousse ; déjà il n’a plus que les pieds dans sa chambre, encore un effort et il est à moi ; je le tire avec vigueur, et il tombe dans le corridor. Lui arracher le tranchet dont il était armé, l’attacher et l’entraîner dehors fut l’affaire d’un instant : accompagné seulement d’Annette, je le conduisis à la préfecture, où je reçus d’abord les félicitations de M. Henry, et ensuite celles du préfet de police, qui m’accorda une récompense pécuniaire. Watrin était un homme d’une adresse rare, il exerçait une profession grossière, et pourtant il s’était adonné à des contrefaçons qui exigent une grande délicatesse de main. Condamné à mort, il obtint un sursis à l’heure même où il devait être conduit au supplice ; l’échafaud était dressé, on le démonta et les amateurs en furent pour un déplacement inutile : tout Paris s’en souvient. Le bruit s’était répandu qu’il allait faire des révélations, mais, comme il n’avait rien à dire, quelques jours après la sentence reçut son exécution.

Watrin était ma première capture : elle était