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voir très assidûment à la Force, et me secondait quelquefois avec beaucoup d’adresse dans mes recherches, fut chargée de la commission ; mais, soit méfiance, soit volonté de s’approprier le dépôt, le receleur accueillit fort mal la messagère, et comme elle insistait, il alla jusqu’à la menacer de la faire arrêter. Annette revint nous annoncer qu’elle avait échoué dans sa démarche. À cette nouvelle, Legagneur voulait dénoncer le receleur : cette résolution n’était que l’effet d’un premier mouvement de colère. Devenu plus calme, Legagneur jugea plus convenable d’ajourner sa vengeance, et surtout de se la rendre profitable. – Si je le dénonce, me dit-il, non seulement il ne m’en reviendra rien, mais il peut se faire qu’on ne le trouve pas en défaut ; j’aime mieux attendre à ma sortie, je saurai bien le faire chanter (contribuer).

Legagneur n’ayant plus d’espoir en son receleur, se détermina à écrire à deux de ses complices, Maguerit et Victor Desbois, qui étaient des voleurs en renom : convaincu de cette vérité bien ancienne, que les petits présents entretiennent l’amitié, en échange des secours qu’il demandait, il leur envoya quelques empreintes de serrures qu’il avait prises pour son usage