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Le marché conclu, j’allai aussitôt à Passy, où chez un logeur qui était dans mes intérêts, je me hâtai d’effectuer la métamorphose. Il ne fallut pas cinq minutes pour faire de moi le plus manchot des invalides ; mon bras rapproché vers le défaut de ma poitrine et tenu adhérent au torse par une sangle et par la ceinture de ma culotte, dans laquelle il était engagé, avait entièrement disparu : quelques chiffons introduits dans la partie supérieur d’une des manches, dont l’extrémité venait se rattacher sur le devant du frac, jouaient le moignon à s’y méprendre, et portaient l’illusion au plus haut degré : une pommade dont je me servis pour teindre en noir mes cheveux et mes favoris, acheva de me rendre méconnaissable. Sous ce travestissement, j’étais tellement sûr de déconcerter le savoir physiognomonique des observateurs de la rue de Jérusalem et autres, que dès le soir même, j’osai me montrer dans le quartier Saint-Martin. J’appris que la police, non seulement occupait toujours mon logement, mais encore qu’on y faisait l’inventaire des marchandises et du mobilier. Au nombre des agents que je vis allant et venant, il fut aisé de me convaincre que les recherches se poursuivaient avec un redoublement d’activité