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il était probable que je n’aurais pas à me repentir d’avoir attendu l’événement : toutefois je n’étais pas pleinement rassuré ; cette famille n’était pas heureuse ; et ne pouvait-il pas se faire que cette première impression de bienveillance et de compassion, dont ne se défendent pas toujours les hommes les plus pervers, fit place à l’espoir d’obtenir quelque récompense en me livrant à la police ? et puis, en supposant même que mes hôtes fussent ce qu’on appelle francs du cellier, étais-je à l’abri d’une indiscrétion ? Sans être doué d’une grande perspicacité, Fossé devina le secret de mes inquiétudes, qu’il réussit à dissiper par des protestations dont la sincérité ne devait pas se démentir.

Ce fut lui qui se chargea de veiller à ma sûreté ; il commença par pousser des reconnaissances à la suite desquelles il m’informa que les agents de police, persuadés que je n’avais pas quitté le quartier, s’étaient établis en permanence dans la maison et dans les rues adjacentes ; il m’apprit aussi qu’il était question de faire une seconde visite chez tous les locataires. De tous ces rapports, je conclus qu’il était urgent de déguerpir, car il était vraisemblable que cette fois l’on fouillerait à fond les logements.