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vain espoir, afin de me détourner de m’enfuir jusqu’au moment du départ de la chaîne : frappé de cette idée, je revins avec ardeur à mes projets d’évasion.

Le concierge, le nommé Wettu, me regardant d’avance comme amnistié, avait pour moi quelques égards ; nous dînions même fréquemment tête à tête dans une petite chambre, dont l’unique croisée donnait sur la Scarpe. Il me sembla qu’au moyen de cette ouverture, qu’on avait négligé de grillager, sur la fin du repas, un jour ou l’autre, il me serait facile de lui brûler la politesse ; seulement il était essentiel de m’assurer d’un déguisement, à la faveur duquel, une fois sorti, je pourrais me dérober aux recherches. Je mis quelques amis dans ma confidence, et ils tinrent à ma disposition une petite tenue d’officier d’artillerie légère, dont je me promettais bien de faire usage à la première occasion. Un dimanche soir, j’étais à table avec le concierge et l’huissier Hurtrel ; le beaune avait mis ces messieurs en gaieté ; j’en avais fait vernr force bouteilles. – Savez-vous, mon gaillard, me dit Hurtrel, qu’il n’aurait pas fait bon vous mettre ici, il y a sept ans. Une fenêtre sans barreaux ! Peste ! je ne m’y serais pas fié. –