Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/180

Cette page n’a pas encore été corrigée

mon rapport, je revins à dix heures pour m’assurer s’il était de retour ; il n’avait pas encore reparu.

Un inventaire auquel on procéda dans la même journée, prouva que le garde devait avoir le plus grand intérêt à anéantir le dépôt qui lui était confié : c’était l’unique moyen de couvrir les vols considérables qu’il avait commis. Quarante jours se passèrent sans qu’on sût ce que cet homme était devenu. Des moissonneurs trouvèrent son cadavre dans un champ de blé ; un pistolet était près de lui.

C’était ma présence d’esprit qui avait prévenu l’explosion de la poudrière : j’en fus récompensé par de l’avancement ; je devins sergent, et le général en chef, qui voulut me voir, promit de me recommander à la bienveillance du ministre. Comme je me croyais le pied à l’étrier, et que je désirais faire mon chemin, je m’appliquais surtout à faire perdre à Lebel toutes les mauvaises habitudes de Vidocq, et si la nécessité d’assister aux distributions de vivres, ne m’avait de temps à autre appelé à Boulogne, j’aurais été un sujet accompli : mais à chaque fois que je venais en ville, je devais une visite au maréchal des logis-chef des dragons, contre lequel j’avais pris le