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plus étranges ; les précautions furent si bien prises qu’à cette occasion le nom d’olympien ne fut pas même prononcé une seule fois dans les camps ; cependant la cause de tant d’aventures tragiques était dans les dénonciations de M. Bertrand. Sans doute il fut récompensé, j’ignore de quelle manière ; mais ce qui me paraît probable, c’est que la haute police, satisfaite de ses services, dut continuer de l’employer, puisque, quelques années plus tard, on le rencontra en Espagne, dans le régiment d’Isembourg, où devenu lieutenant, il n’était pas regardé comme un moins bon gentilhomme que les Montmorency, les Saint-Simon, et autres rejetons de quelques-unes des plus illustres maisons de France qui avaient été placés dans ce corps.

Peu de temps après la disparition de M. Bertrand, la compagnie dont je faisais partie fut détachée à Saint-Léonard, petit village à une lieue de Boulogne. Là, notre tâche se bornait à la garde d’une poudrière, dans laquelle avait été emmagasinée une grande quantité de munitions de guerre. Le service n’était pas pénible, mais le poste était réputé dangereux, plusieurs factionnaires y avaient été assassinés, et l’on croyait que les Anglais avaient résolu de faire sauter ce