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en même temps, en agitant leurs sabres, puis l’un d’eux venant à s’enhardir, lança son briquet à son adversaire, et le poursuivit jusqu’à la berge d’un fossé, que cet adversaire ne put franchir. Alors chacun d’eux renonçant à se servir de son sabre, même comme projectile, un combat à coups de poing s’engagea entre ces hommes qui vidèrent ainsi leur querelle. Je m’amusais de ce duel grotesque, quand je vis tout près d’une ferme où nous allions quelquefois manger du codiau (espèce de bouillie blanche faite avec de la farine et des œufs), deux individus, qui, débarrassés de leurs habits, se préparaient à mettre l’épée à la main, en présence de leurs témoins, qui étaient d’un côté un maréchal des logis du dixième régiment de dragons, et de l’autre, un fourrier de l’artillerie. Bientôt les fers se croisèrent ; le plus petit des combattants, était un sergent des canonniers ; il rompait avec une intrépidité sans égale ; enfin après avoir parcouru une cinquantaine de pas, je crus qu’il allait être percé de part en part, lorsque tout à coup il disparut comme si la terre se fût entrouverte sous lui ; aussitôt un grand éclat de rire se fit entendre. Après ce premier mouvement d’une