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pouvait plus y avoir que des trames d’idéologues, dont l’Empereur ne se souciait nullement, et que, selon toute apparence, les olympiens étaient des rêveurs, et leur réunion une de ces puérilités maçonniques inventées pour amuser des niais.

Cette sécurité de Fouché n’était pas réelle, car à peine eut-il reçu l’avis qui lui avait été transmis par M. Devilliers, qu’il manda dans son cabinet le jeune comte de L…, qui était initié aux secrets de presque toutes les sociétés de l’Europe. – L’on m’écrit de Boulogne, lui dit-il, qu’il vient de se former dans l’armée une espèce de société secrète sous le titre d’olympiens : on ne me fait pas connaître le but de l’association, mais on m’annonce qu’elle a des ramifications très étendues… Peut-être se rattache-t-elle aux conciliabules qui se tiennent chez Bernadotte ou chez la Staël. Je sais bien ce qui se passe ici : Garat, qui me croit son ami, et qui a la bonhomie de supposer que je suis encore patriote, ni plus ni moins qu’en 93, me raconte tout. Il y a des jacobins qui imaginent que je regrette la république, et que je pourrais travailler à la rétablir : ce sont des sots que j’exile ou que je