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avancement proportionné à leur mérite : ainsi, sur cent individus, il était probable qu’avant peu d’années on compterait quatre-vingt-dix ennemis de l’ordre de choses dans lequel il leur avait été impossible de se caser. C’était le comble de l’adresse d’avoir classé de la sorte, sous une dénomination commune, des hommes entre lesquels on était certain qu’il y aurait plus tard l’affinité du mécontentement, des hommes qui seraient irrités, et qui, fatigués de l’injustice, ne manqueraient pas de saisir avec empressement l’occasion de se venger. Ainsi se trouvait fomentée une ligue qui, pour s’ignorer elle-même, n’en avait pas moins une existence réelle. Les éléments d’une conspiration étaient rapprochés : ils se perfectionnaient, se développaient de plus en plus ; mais il ne devait point y avoir de conspirateurs tant que cette conspiration n’éclaterait pas ; on attendait le moment propice.

Les olympiens précédèrent de plusieurs années les philadelphes, avec lesquels ils se confondirent plus tard. L’origine de leur société est un peu antérieure à l’époque du sacre de Napoléon. On assure qu’ils se réunirent pour la première fois à l’occasion de la disgrâce de l’amiral