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l’effectif d’un bataillon colonial, composé en partie de mauvais sujets et de voleurs extraits des prisons de la Seine, et notamment de Bicêtre ; embarqué sur un bâtiment de l’état, il fut pris avec eux, envoyé sur les pontons anglais, et il ne rentra en France que vers la fin de l’année 1814. Rigody, doué d’une excellente mémoire, avait appris facilement le langage et contracté toutes les habitudes des vauriens avec lesquels il avait vécu. Parmi tous les voleurs dont il avait entendu raconter les exploits, il avait choisi, pour lui servir de modèle, un individu nommé Krincie, qui était en effet une des célébrités de la Haute Pègre d’alors ; et quoiqu’il n’eût jamais rien volé, il crut convenable de prendre, lors de son retour en France, le nom de cet individu, et de se faire passer pour lui ; bientôt il ne fut plus question dans un certain monde que du retour du famaux Krincie, l’adroit Tireur ; j’avais connu Krincie précédemment, je voulais le revoir, mais je le cherchai en vain. Je ne connus la supercherie que lors de l’arrestation de la bande des vingt-huit, dont Rigody, qui du reste fut acquitté, faisait partie.

Comparées aux maisons centrales, les prisons