Page:Vidalenc - William Morris.djvu/196

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Là où il n’y avait autrefois qu’indifférence ou dénigrement systématique, apparaît aujourd’hui sinon un appui efficace, du moins une curiosité souvent sympathique, L’enseignement de M. L. Magne donne une sorte de consécration officielle à des idées longtemps combattues, et c’est un symptôme à ne pas négliger.

Cette sympathie générale a permis la réussite de tentatives comme celle de l’Art à l’Ecole qui veut rendre « l’École parée et joyeuse » pour donner à l’enfant, sans qu’il s’en doute, le plus précieux de tous les enseignements : la révélation de la beauté.

Le grand public est intéressé sinon convaincu ; nous n’en voulons pas d’autre preuve que la multiplicité de ces groupements « Art pour tous », « Art et Science », « Art et Vie » qui veulent unir étroitement l’art et la vie. Souvent éphémères faute d’argent ces groupements ne furent cependant pas inutiles ; ils ne disparaissent que pour renaître sous une autre forme. Et il nous semble que de tous ces essais chaotiques, désordonnés, puérils quelquefois se dégage l’ardent désir de tout un peuple de vivre d’une vie intellectuelle et émotive plus large, de s’intéresser à plus de choses, de pénétrer enfin dans des domaines dont jadis il n’osait ou ne désirait franchir le seuil.

C’est avec le même dessein d’éducation générale que furent fondées des revues comme les Arts de la vie en 1904, Notes sur les Arts (l’Art social) en 1911, l’Art de France en 1913. Si de toutes les revues, qui durant ces vingt dernières années menèrent le bon combat en faveur