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LIVRE PREMIER.

L’ANCIEN SCEPTICISME.

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CHAPITRE PREMIER.

DIVISION DE L’HISTOIRE DU SCEPTICISME.


Les historiens divisent d’ordinaire l’histoire du scepticisme en deux parties : ils distinguent l’ancien scepticisme et le nouveau ; entre les deux se place naturellement la nouvelle Académie. Parmi les anciens sceptiques, Pyrrhon et Timon sont les seuls sur lesquels nous ayons des renseignements précis ; le nouveau scepticisme commence avec Ænésidème ; Agrippa et Sextus Empiricus en sont les principaux représentants.

Cette division a un grand défaut ; elle est en désaccord avec celle qu’indiquent les sceptiques eux-mêmes. Un texte de Sextus distingue bien les anciens et les nouveaux sceptiques ; mais Ænésidème est rangé parmi les anciens. « Les anciens sceptiques, dit Sextus[1] nous ont transmis dix tropes qui concluent à la suspension du jugement. « Or, dans un autre passage, les dix tropes sont formellement attribués à Ænésidème[2]. Haas[3],

  1. P., I, 36 : Παραδίδονται συνήθως παρὰ τοῖς ἀρχαιοτέροις σκεπτικοῖς τρόποι, δι’ ὧν ἡ ἐποχὴ συνάγεσθαι δοκεῖ, δέκα τὸν ἀριθμόν… ibid., 164 : Οἱ δὲ νεώτεροι σκεπτικοὶ παραδιδόασι τρόπους τῆς ἐποχῆς πέντε τούσδε. Cf. I, 177. M., VII, 345 : καθάπερ ἐδείξαμεν τοὺς παρὰ τῷ Αἰνησιδήμῳ τρόπους ἐπίοντες.
  2. La question de savoir si ces dix tropes doivent être réellement attribués à Ænésidème sera discutée plus loin, p. 57.
  3. De Philos. scepticor. successionibus, diss. inaug. Wirceburgi, Stuber, 1875. P. 28.