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tres que l’indignation ou toute autre passion arracha de ma plume, ne figureront plus désormais parmi mes poésies déjà trop nombreuses. Je n’avais pas eu la même force, au mois de sep-

coup de plaisir votre nomination à cette académie; mais je n’aurais pas cru qu’elle vous eût si Tort affecté, et dans tous les cas, il n’eût pas été convenable que quand on vous a proposé dans l’assemblée, où plus de la moitié des académiciens étaient nouveaux, et où beaucoup n’avaient aucune part à mon intimité, je vinsse, sans y être expressément autorisé par vous, me faire l’interprète de vos intentions, et les prier de suspendre leur vote et de ne pas faire pour vous ce que l’on faisait pour les autres; mais il n’y a plus là aucun embarras pour vous, et déjà je vous en ai dégagé. Dès que votre lettre m’est arrivée, je suis allé en parler à celui de nos présidens et au secrétaire qui devaient vous écrire, pour voir s’il était encore temps d’arrêter la lettre; mais comme elle était partie, je suis convenu avec eux, et ensuite avec l’autre président, le secrétaire et les académiciens de la classe des belles-lettres, qui s’est réunie hier soir, que l’académie se regardait comme remerciée par vous, sans qu’il soit nécessaire que vous lui répondiez. J’ai dit que vous m’aviez chargé de vous excuser auprès d’elle et de la remercier, et que vous désiriez que mon intervention vous dispensât d’écrire. C’est chose faite, et vous ne serez point porté sur la liste des académiciens qui s’imprime. Sur ce, je vous embrasse de tout mon cœur.

Turin, le 38 mars 1801.

réponse d’Alfiem.

Mon très-cher ami,

Votre dernière lettre, qui m’annonce que je suis délivré de