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Je n’ai jamais été, je ne suis pas royaliste ; mais ce n’est pas une raison pour que j’aille me mêler à cette clique. Ma république n’est pas la leur ; je fais et ferai toujours profession d’être en tout ce

en date du 25 février, m’a vivement affecté, par la nouvelle que vous m’y donnez que j’ai été nommé je ne sais par qui, membre de cette société littéraire. Véritablement je m’étais flatté que votre amitié pour moi et l’intime connaissance que vous avez de mon caractère indépendant, sauvage, orgueilleux et entier, vous auraient porté à détourner de moi cette nomination, ce qui d’abord eût été bien facile, si vous eussiez prié ceux qui l’ont faite de la suspendre pour vous laisser le temps de me prévenir; ou bien si, avec cette franchise et cette liberté qu’on peut toujours employer quand on parle pour les autres, vous eussiez présenté ma manière invariable de penser et de sentir, comme faite pour éloigner a jamais de moi l’idée d’une telle association. Mais enfin, puisque d’abord vous ne l’avez point fait, je vous prie très-instamment de le faire aujourd’hui et de me tirer de là, coûte que coûte. Vous le pouvez mieux que moi avec la douceur de votre caractère d’or. Ainsi restons-en là. Je n’ai encore reçu aucune lettre d’avis, et dans le cas où j’en recevrais une, je ferai comme si je ne l’avais point reçue, jusqu’à ce que vous ayez eu le temps de me répondre et de m’annoncer que je suis hors d’alTairo. C’est, ce qu’il vous sera aisé de faire; car je consens volontiers à.ce que ceux qui m’ont présenté et ceux qui m’ont nommé sauvent leur dignité en rétractant leurs suffrages, et usent pour me dénommer, si j’ose ainsi parler, des pleins pouvoirs qu’ils se sont arrogés pour m’adjoindre à leur compagnie. Ils diront, s’ils le veulent, qu’il y a eu malentendu, et qu’après mûres réflexions, ils ne me trouvent plus digne. Je n’apporte aucune espèce d’amour-propre à ce refus; mais, je mets une très-haute importance à ne figurer