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peut-être n’auraient-ils pas eu un courage assez imperturbable, assez ferme, assez persévérant pour écrire uniquement par amour de l’art et afin d’épancher leur âme, comme je faisais moi, et comme je l’ai fait pendant tant d’années consécutives, condamné par les circonstances à vivre et à m’entretenir avec des barbares. Franchement, c’est le nom que mérite tout le reste de l’Europe, pour ce qui regarde la littérature italienne, et que ne mérite que trop également une grande partie de l’Italie elle-même, suî nescia. Veut-on écrire pour l’Italie, écrire éloquemment et essayer des vers qui respirent l’art de Pétrarque et de Dante ; mais qui donc en Italie désormais peut se vanter avec justice de

pour un tel lien. J’attendrai votre détermination définitive pour donner une réponse à ceux qui s’intéressent à la demoiselle, et j’espère l’apprendre ou de vous-même ou par M. l’abbé de Caluso, à qui je vous prie d’offrir mes compliment. Mon mari vous salue tendrement, et moi je vous embrasse dans toute l’affection de mon âme, et suis

votre affectionnée mère, Asti, 22 août 1787.

Étant peu curieux de ma nature, je n’ai jamais cherché à savoir, je n’ai jamais su ni deviné quelle pouvait être la femme que l’on me destinait. Je crois que mon ami lui-même n’était pas dans le secret; je ne le lui demandai point, et il n’eut jamais l’air de le savoir.

(Note d’Alfieri).