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et française, et il s’était formé le goût, surtout dans la haute critique, s’attachant à la philosophie, de préférence à la grammaire.




ISMÈNE.

Il n’est pas temps encore de renoncera tout espoir... Qui sait si la fortune n’aura pas tourné le dos à nos ennemis, ou si Auguste vainqueur, prenant pitié de tes larmes, ne te rendra pas tout ce que tu as reçu, un jour, et de César et d’Antoine?

CLÉOPATRE.

Je pourrai nourrir mon cœur d’espérance, quand je verrai d’un côté le vainqueur, do l’autre le vaincu ; mais tant que la fortune flotte incertaine entre les deux rivaux, il me faudra traîner dans une douleur vaine des jours tristes et affligés... Je pleurerai non de douleur seulement, mais encore de colère et de bonté. Mais Diomède s’avance.....mon cœur palpite.

SCÈNE SECONDE.

DIOMÈDE, CLÉOPATRE, ISMÈNE. CLÉOPATRE.

Fidèle Diomède, est-ce la vie, est-ce la mort que tu m’apportes?... Qu’as-tu découvert?...mon destines! il accompli?... Parle.

DIOMÈDE.

Reine, j’allais m’acquitter de tes ordres, lorsqu’en descendant sur le rivage de la mer, j’ai vu l’aveugle multitude se précipiter vers le port; j’entends des cris confus. Est-ce la joie, la douleur ou l’étonnement, je ne le demande pas ; je cours moi-même, et bientôt la cause fatale de cette grande rumeur ne m’est que trop bien connue, Un petit nombre 4e