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les années qui lui paraîtraient devoir être moins intéressantes, je me propose de diviser ce récit en cinq époques qui correspondent aux cinq âges de la vie humaine, et, d’après ces âges, de nommer ces divisions : Enfance, adolescence, jeunesse, âge mûr et vieillesse. Mais de la manière dont j’ai écrit les trois premières parties et plus de la moitié de la quatrième, je ne puis plus me flatter d’arriver au terme de l’œuvre avec cette brièveté que j’ai toujours, plus que toute chose, adoptée ou recherchée dans le reste de mes ouvrages, et qui serait surtout à sa place et plus digne d’éloges quand je parle de moi. Raison de plus pour craindre que dans la cinquième partie (si toutefois ma destinée me laisse arriver à la vieillesse) je ne tombe dans le radotage, qui est le dernier patrimoine de cet âge affaibli. Si donc, payant en ceci, comme tout autre, tribut à la nature, j’en venais, vers la fin de mon livre, à m’étendre indiscrètement, je prie d’avarice le lecteur de me le pardonner, comme aussi de me châtier en s’abstenant de lire cette dernière partie.

Quand j’ai dit, ajouterai-je toutefois, que même dans les quatre premières époques je ne me flattais pas d’être aussi bref que je le voudrais, que je le devrais, je n’ai pas entendu par là me permettre de ridicules longueurs, en n’omettant aucune minutie. J’ai voulu dire que je pourrais m’étendre sur beaucoup de ces particularités dont la connais-