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la préface de ses Mélanges historiques et littéraires : « Mme de La Rochejaquelein m’avait permis de rédiger ses Mémoires » ! La portée de ces assertions dépasse-t-elle la pensée de l’écrivain, ou ses souvenirs étaient-ils devenus confus par suite de l’éloignement des faits ? Jamais du vivant de ma grand’mère, que nous avons conservée jusqu’à l’âge de 84 ans, on ne lui avait contesté sérieusement la qualité d’auteur de ses Mémoires ; mais, par les termes mêmes du passage que je viens de reproduire, les panégyristes de M. de Barante se trouvèrent autorisés à « ranger purement et simplement cet ouvrage dans le catalogue des œuvres complètes de l’illustre académicien ».

Mgr Pie avait prononcé un magnifique éloge funèbre de ma grand’mère ; il venait chaque année faire un court séjour dans notre habitation de Clisson, située dans la portion du Bocage Vendéen qui appartient au diocèse de Poitiers. Il témoigna le désir d’étudier et de confronter ensemble les diverses rédactions des Mémoires ; je lui confiai le manuscrit original, écrit en entier de la main de celle qui, alors, était veuve du marquis de Lescure ; la copie faite par un nommé Beauvais et qui, remise à M. de Barante, avait été la base de son travail ; un volume manuscrit, la rédaction même de M. de Barante ; enfin deux cahiers de notes.

Mgr Pie voulut bien lire à la Société des Antiquaires de l’Ouest l’historique complet de ces Mémoires, puis il présenta un grand nombre de passages de l’un et de l’autre texte mis en regard. M. Audinet, inspecteur d’académie, fit un rapport contenant un travail comparatif et détaillé du manuscrit de ma grand’mère et de celui de M. de Barante. L’évêque et le bibliophile s’attachèrent à établir quelle est dans cette œuvre la part de chacun.

«…Non pas seulement pour les premiers chapitres, non pas seulement pour la première partie du travail qui s’arrêtait au passage de la Loire, mais pour l’ouvrage tout entier, Mme de