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SUPPLÉMENT

Lorsque la crise du 18 fructidor (1) arriva, on s’aperçut que j’étais sur la liste des émigrés ; il me fallut sortir de France, sous peine de mort, comme les autres émigrés non rayés ; il était cependant bien clair que je n’avais jamais quitté la France. Je m’en allai en Espagne avec mon oncle de Courcy, inscrit aussi sur la liste, où ma mère ne se trouvait pas. Je restai sur la frontière d’Espagne ; je rencontrai dans les habitants de ce pays des sentiments nobles et élevés, qui m’y attachèrent sincèrement.

Au bout de huit mois, ma mère obtint qu’on appliquât la loi de la pacification, en envoyant au département de la Gironde la lettre circulaire adressée aux départements de l’Ouest le 18 fructidor. On décida enfin que je n’aurais pas dû partir, on me rappela. Mon fidèle et vieux Lefèvre vint me chercher ; je me mis en route pour Bayonne où nous reprîmes le cabriolet qui m’avait amenée avec mon oncle de Courcy. Celui-ci, ancien officier du régiment de mon père, avait épousé la sœur de son colonel ; déjà âgée, elle était toujours restée à Citran et continua d’y vivre

(1) 4 septembre 1797.