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qui.m’entouraient ; j’étais presque toujours dans Un état d’anéantissement, pleurant a chaudes larmesi… ,

J’avoue que plusieurs fois, ce jour-lù, rencontrant dés Bleus morts, une rage intérieure me prenait, et, sans rien dire, je, poussais mon cheval avec violence pour le faire marcher sur ceux qui avaient. causé la mort de mon mari. Ap bout de trois-quarts d’heure je vis arrêter et ouvrir la voiture, j’entendis des gémissements, je voulus : m’y précipiter, onia referma ;, on me dit, ’que M. dç Lescure était, dans le même état, je n’osai insister, car depuis le commencement de sa blessure, le moindre air. lui faisait mal, et moi-même je n’avais plus de forces. Je me doutais ;4e mon malheur, pétais dans un état affreux ; j’ai su depuis que.dans ce momeht-là M. de Lescure venait de mourir ; le chirurgien : était descendu de la voiture, Agathe avait voulu. en faire autant, mais* : me voyant au moment d’y. entrer, elle s’y ; était, renferr mée ; elle eut le courage d’y rester neuf heures, elle n’çn’sprtit qu’à Fougères et. fut plus de deux heures évanouie* Elle. avait pour, ainsi dire été élevée avec M. de Lescure et lui était -très attachée. Pendant sept heures j’escortai la voiture à cheval, par la pluie.


« En approchant de Fougères, nous trouvons la ville prise ; on y a avait tué six cents hommes. Il y avait des retranchements très forts, faits avec des arbres et du gazon, nos gens avaient pratiqué à la hâte une brèche pour le passage de la voiture. Nous étions partis d’Ernée les derniers, tous les chariots, canons, caissons se trouvaient devant nous ; la nuit était très obscure ; au milieu de la foule, de tout cet encombrement de monde et de bagages, nous voyons que nous serrons arrêtés plus de deux heures. ».


M. deBeauvollier, moi et deux autres avançons pour voir. ce, qui obsr truc le chemin et si nous pouvons faire faire place à la voiture : nous en reconnaissons l’impossibilité. Le chevalier de Beauvoilier aperçoit une ouverture étroite, basse, pratiquée par les Bleus dans le retranchement pour le défilé des fantassins ; ij me prié