CHAPITRE XV
DEPUIS LA BATAILLE DE CHATILLON
LES PREMIERS JOURS D’OCTOBRE [1]
JUSQU’AU 18 DUDIT MOIS
JOUR DU PASSAGE DE LA LOIRE
ous étions aux prises de tous côtés. MM. d’Elbée et de
Bonchamps étaient campés près de Clisson, où étaient
les Mayençais ; Westermann pouvait s’avancer de
Bressuire d’un moment à l’autre ; les Bleus de la Châtaigneraie,
de Chantonnay, commençaient à faire des sorties ; ils vinrent
jusqu’à Cerizay, mirent le feu dans plusieurs endroits, et notamment
au château de Puyguyon, appartenant à M. de Lescure.
Nous étions en danger à la Boulaye, et nous résolûmes d’en partir
la nuit même pour Cholet. Il faisait un brouillard épais, qui
tombait en une pluie fine, les chemins étaient affreux ; maman
sortait à peine de maladie, elle ne s’était levée que deux ou trois
fois, ses jambes étaient fort enflées, et depuis vingt ans elle
n’était pas montée à cheval : elle s’y résolut cependant. Nous
nous rendîmes, elle, ma tante, ma fille et moi, à Cholet, où était
mon père. J’avais été obligée de faire sevrer mon enfant avant
- ↑ Le 10 octobre.