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CHAPITRE XIII

DEPUIS LE 14 AOÛT 1793
JUSQU’AU SECOND COMBAT DE THOUARS
VERS LA FIN DE SEPTEMBRE 1793[1]


Il était venu assez de déserteurs dans la Vendée depuis quelque temps, en bien moins grand nombre, cependant, qu’on ne l’a cru. Quand c’étaient des cavaliers ou des jeunes gens de famille, ils étaient faits cavaliers ou officiers ; le reste composait trois compagnies à pied : la française sous les ordres de M. de Fay ; l’allemande et la suisse, celle-ci commandée par le brave et jeune baron de Keller. Ces trois compagnies étaient chacune d’environ cent vingt hommes, et formaient nos seules troupes réglées ; elles étaient à Mortagne, où, à cause des magasins de canons et de poudre, elles faisaient une espèce de service militaire en règle, quoiqu’elles se battissent à peu près autant en désordre que les paysans : sans cela, cette petite poignée de monde se fût fait écraser. Les Allemands étaient presque tous des prisonniers que les Français engageaient à combattre ; les Suisses étaient les restes de ce malheureux régiment des gardes, égorgé le 10 août ; ils ne respiraient que la vengeance,

  1. Le 14 septembre.