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CHAPITRE IX

DEPUIS LA PRISE DE SAUMUR
VERS LES PREMIERS JOURS DE JUIN
JUSQU’À LA DÉROUTE DE CHÂTILLON-SUR-SÈVRE[1]


Jusqu’à l’époque où nous sommes, la grande armée n’avait eu aucune relation avec M. de Charette[2], ce fut M. de Lescure qui en établit. Étant arrivé à la Boulaye, il apprit par ouï-dire que Charette avait pris Machecoul et en avait chassé les républicains, qui s’en étaient rendus maîtres quelque temps auparavant ; le combat s’était donné à peu près le même jour que celui de Saumur, et il avait duré sept heures ; c’est sûrement le plus beau combat de l’armée de Charette, du moins de notre temps. M. de Lescure, sentant l’importance d’unir tous les chefs de la Vendée pour agir de concert, envoya un courrier à M. de

  1. 9 juin — 3 juillet 1793.
  2. François-Athanase Charette de la Contrie, né à Couffé, près Ancenis, le 21 avril 1763. Ancien officier de marine, il prit les armes au château de Fonteclause, près la Garnache, en bas Poitou, Après s’être couvert de gloire, admiré autant que craint de ses ennemis, il fut blessé et fait prisonnier le 23 mars 1796, près la Chabotterie, paroisse de Saint-Sulpice-le-Verdon, et fusillé à Nantes le 9 germinal an IV, 29 mars 1796. Il était le grand-oncle du général Athanase de Charette, l’héroïque commandant des zouaves pontificaux, colonel des volontaires de l’Ouest dans la campagne de France 1870-71.