Page:Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein - Mémoires de Madame la marquise de La Rochejaquelein, 1889.djvu/160

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment actif, brave, spirituel, ferme, exact ; il s’attacha beaucoup à M. de Lescure, par estime et par amitié ; il a toujours été regardé comme un des meilleurs officiers[1].

L’armée fut de Thouars à Parthenay, qu’elle trouva évacué ; six dragons, dont le chevalier de Marsanges[2], vinrent la joindre ; ils furent bien reçus des officiers et mal des soldats, qui les prenaient pour des espions ; aussi, au premier combat où ils se trouvèrent, celui de la Châtaigneraie, ils se battirent avec tant de courage, que l’un d’eux fut tué, et les paysans charmés de leur valeur leur crièrent : « Dragons, c’est assez, ne vous exposez pas tant, nous voyons que vous êtes de braves gens ; » effectivement c’étaient des sujets distingués, et ils furent cause que les Vendéens virent depuis avec plaisir les déserteurs, mais il en vint bien peu. De Parthenay, l’armée marcha sur la Châtaigneraie, dans laquelle étaient trois ou quatre mille hommes. La ville fut prise, M. de Bonchamps y entra le premier, sabre à la main[3] ; les chevaliers de Mondion et de Beauvollier y furent blessés, l’un à la jambe, l’autre à la main ; ils ne marquaient pas encore beaucoup à l’armée. M. de Marigny, dans ce combat ainsi que dans celui de Thouars, dirigea avec beaucoup de succès notre artillerie. [Ce fut mon père qui contribua le plus

  1. Ajoutez Leriche de Langerie, jeune enfant de douze à treize ans. Il fut, sitôt son entrée dans la Vendée, a une bataille, eut son cheval tué sous lui. On voulut l’éloigner de l’armée sous prétexte qu’il n’avait plus de cheval ; on le mit aide de camp de M. de la Cassaigne, qu’on avait fait commandant de Châtillon ; il se plaignit d’être à un poste où il n’avait rien à faire, il chercha un cheval et suivit comme les autres ; il montra partout un grand courage. (Note du manuscrit.)

    Originaire de Loudun, il fut tué à la dernière affaire de Cholet, sous Stofflet, le 8 février 1794.

  2. Léonard de Marsanges, né le 12 mars 1766, à Bellac en Limousin, fils d’Antoine, chevalier, seigneur de Berneuil et de la Corre, des comtes de Marsanges en Poitou, et de Jeanne du Teil de la Rochère, sous-lieutenant au régiment d’Auvergne en 1782, fut tué au siège d’Angers.
  3. M. de Bonchamps n’est point entré le premier à la Châtaigneraie ; il quitta Thouars avec sa division pour retourner en Anjou. Ainsi il ne se trouva ni à la prise de la Châtaigneraie ni à la déroute de Fontenay. (Note du manuscrit.)