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à l’artillerie dans la marine et ayant participé à plusieurs descentes pendant la guerre contre les Anglais.

Ces chefs avaient une égale autorité, à l’exception de M. de Dommaigné ; il y avait aussi deux autres personnes regardées comme généraux : le premier, M. de Boisy[1], maladif, et, par cette raison, fort rarement à l’armée ; le second, M. Duhoux d’Hauterive[2], beau-frère de M. d’Elbée, chevalier de Saint-Louis, mais qui ne marquait pas beaucoup ; c’était un honnête homme, qui faisait de son mieux : ces deux messieurs étaient pour ainsi dire des généraux honoraires.

On sera surpris de voir une armée avec autant de chefs, et on croira que cela devait occasionner des dissensions, mais du tout : chacun rivalisait de zèle, et d’ailleurs on n’avait pas le temps de discuter, on ne pensait qu’à se battre, et la plus parfaite union régnait entre tous.

MM. de Fleuriot[3] étaient de l’armée de Bonchamps, anciens et bons militaires.

Il y avait en outre des officiers qui commandaient indifféremment aux postes où on les mettait. Parmi les plus braves d’alors étaient MM. Forestier, Forest, Villeneuve du Cazeau[4],

  1. Pierre-Prosper Gouffier, chevalier, marquis de Boisy, seigneur de Landebaudière, né au château de la Courtaiserie, en Anjou, le 5 octobre 1750. Pris et fusillé à Noirmoutier, le 9 janvier 1794.
  2. Pierre Duhoux d’Hauterive, né le 12 août 1746, fils de Jean Duhoux d’Hauterive, gouverneur de Noirmoutier, et de Charlotte de Juliot. Page du prince de Condé, sous-lieutenant à la légion de Condé en 1766, capitaine au régiment de Cambrésis en 1778, démissionnaire et chevalier de Saint-Louis en 1787. Il avait d’abord rejoint l’armée de Condé, puis l’armée vendéenne. Il fut pris et fusillé à Noirmoutier le 9 janvier 1794.
  3. Jacques de Fleuriot de La Freulière, né à Ancenis le 1er mai 1736, page de la Reine en 1750, lieutenant de cavalerie en 1757, chevalier de Saint-Louis en 1776. Il fut grièvement blessé à l’attaque de Nantes le 27 juin 1793, et mourut à Saint-Florent-le-Vieil.

    Son frère, Jacques-Nicolas, né à Ancenis le 30 octobre 1738, capitaine de cavalerie en 1780, chevalier de Saint-Louis, maréchal des logis aux gardes du corps en 1785. Général de l’armée vendéenne, il fut retraité en 1816 comme maréchal de camp, commandeur de Saint-Louis, et mourut à Omblepied, près Ancenis, le 20 octobre 1824.

  4. Louis-Augustin de Villeneuve du Cazeau, chevalier, seigneur de Pontreau,