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donnèrent aucun secours à la Vendée, ni pour pousser le peuple à se révolter, ni pour soutenir la guerre. La Vendée s’est insurgée par un mouvement spontané, inattendu ; on peut vraiment dire qu’elle s’est levée en masse.

On doit, je crois, ajouter foi à ce que je dis ; personne ne peut savoir ces détails aussi bien que moi, les choses secrètes, comme les plus connues. D’ailleurs, je n’ai aucune espèce d’intérêt à cacher les menées que M. de Lescure et autres auraient pu faire, et je ne les aurais pas ignorées. On doit donc croire, sans aucun doute, cette étonnante vérité, que ni les particuliers, ni les Gouvernements, n’ont excité la Vendée à la guerre ; mais que le peuple, par sa propre volonté, y a fait un soulèvement général, au moment où on s’y attendait le moins.

Si M. de Lescure et d’autres prévoyaient qu’une révolte éclaterait, ce n’était qu’une idée éloignée, vague, à laquelle ils ne donnaient aucune suite, ne voyant aucun moyen raisonnable de réussir. Trop surveillés pour faire la plus petite démarche, ils s’abandonnaient uniquement à ce que développerait l’avenir. Je crois pouvoir assurer qu’il en était de même en Anjou.