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UNE FÉE


Mais quand l’aube, en chantant, les mains pleines de roses,
Frappe à coups redoublés à la porte des cieux,
Quand les heures de jour passent en robes roses,
Oh ! la peine cruelle et les tristes adieux ?

— « Entends-tu, cher trésor, le chant de l’alouette ? »
— « L’Orient s’illumine. Il faut nous séparer. »
En leurs yeux attristés pâlit la violette.
La fée a pris son vol et s’est mise à pleurer.

Elle s’évanouit, ainsi qu’une fumée
Que le vent éparpille à l’horizon lointain,
Et, lui, regarde encor l’image bien aimée
Se fondre lentement dans le bleu du matin.


III


Hélas ! hélas ! on épie
Ton amour, pauvre garçon.
Voici beau jour que la pie
L’a dit au colimaçon.

Depuis longtemps la vipère
S’en gausse avec le corbeau.
Tous deux font très bien la paire.
Des secrets c’est le tombeau.