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La vierge rêve. Elle admire
La parure des prés verts ;
En ses yeux divins se mire
La fraîcheur de l’univers.

Son âme s’est envolée,
Légère comme autrefois,
Vers l’heureuse Galilée
Où l’eau chante dans les bois.

Elle a connu cette aurore,
Quand elle était parmi nous ;
Elle croit sentir encore
Son enfant sur ses genoux.

À quoi bon le chœur des anges,
Le Paradis et sa cour,
Puisque Jésus dans ses langes
Lui sourit avec amour !


III


 
Délicate fleur du songe,
Que ton éclat dure peu !
Était-ce donc un mensonge,
Cette paix du grand ciel bleu ?