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Sans remords et sans crainte
Ils se sont caressés.
Une autre, une autre étreinte.
Jamais ce n’est assez.

Et sentant même flamme
Prête a les consumer,
Ils ont perdu leur âme
À force de s’aimer.


II


Hélas ! Le mois joli, le mois des amourettes,
Qui s’habille de rose et de vert et de bleu,
S’en va, tout comme un autre, à la grâce de Dieu,
Dans son tablier court emportant ses fleurettes.
Le chant du rossignol ne vibre qu’un instant,
Le feu qui nous brûlait n’est fait que de brindilles
Et la gaieté meurt vite au cœur des belles filles
Quand elles ont perdu ce qu’elles aimaient tant.

 
Pauvre Madeleine,
Pauvre cœur en peine !


Qu’est devenu l’enfant aux boucles emmêlées
Qui chaque nuit baisait ses yeux avec douceur ?
Où donc est le Seigneur des bois, le beau chasseur
Dont l’appel s’entendait par delà les vallées ?