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QUELQUES CHANSONS


 
Le printemps, couronné de folles marjolaines,
Sur la pointe des monts a mis son pied léger ;
Une flûte à la main, comme un jeune berger,
Du pays de l’azur il descend vers les plaines.

Quelque musique flotte à l’horizon lointain,
Pareille à l’oiseau bleu qui jamais ne se pose,
Et la colline d’or se perd dans le ciel rose
Comme un rêve d’amour dans la paix du matin.

Douce forêt, profonde et mystique chapelle,
Ouvre ton porche vert à qui vient en ami ;
C’est l’heure tendre ; éveille-toi, bel endormi,
Éveille-roi, mon cœur, au désir qui t’appelle.