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Loys, et fu enterrée en l’eglise de monseigneur saint Denis le xviie jour de ce meismes mois[1], c’est assavoir au jueudi, et son cuer fu enterré à Cistiaux en Bourgoigne.

[2]Item, en ce meismes temps, messire Gyeffroy de Charny, chevalier né de Bourgoigne, si fist une convenance avecques i Lombart[3] par tele maniere que ledit Lombart li devoit baillier la tour qui est emprès la ville de Calais, parmy une certaine somme d’argent. Quant la somme d’argent fu bailliée, si cuida bien ledit messire Gyeffroy avoir ladite tour, car il vit les banieres du roy de France qui estoient sus la tour. Mais il ne fist pas bien cautement son marchié, car il n’avoit nuls hostages dudit Lombart. Si s’en vint à la tour, et tantost qu’il approucha, les banieres du roy de France furent trebuchées par terre, et soudainement va issir une grant compaignie d’Anglois bien armez encontre ledit messire Gieffroy et sa compaignie, en laquelle il avoit moult de nobles hommes. Quant messire Gieffroy vit ce, si apperçut qu’il estoit trahy, et lors se commença à deffendre au mieulx qu’il pot.

  1. Cf. Journaux du trésor de Philippe VI de Valois, nos 3444, 3445 et 3447).
  2. Sur cette tentative de Geoffroi de Charny pour reprendre Calais aux Anglais dans la nuit du 31 décembre 1349 au 1er janvier 1350, voir Chronique de Jean le Bel, éd. Viard et Déprez, t. II, p. 176 à 182 ; Froissart, éd. Luce, t. IV, p. 70 à 84 et 303 à 317, et Robert d’Avesbury, De gestis Edwardi tertii, éd. Thompson, p. 408 à 410.
  3. Aimeri de Pavie, qui avait la garde du château. Ce Lombard fut ensuite pris et mis à mort par Geoffroi de Charny (Froissart, éd. Luce, t. IV, p. 98-99, 328 à 330 et xxxviii, note 2).