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assignée pour porcion, et avec ce, deust avoir la moitié de la conté de Nevers pour son douaire.

Assez tost après, Robert le conte de Flandres mourut[1]. Et Loys[2], filz du conte de Nevers, qui avoit espousée et prise à femme la fille au roy Phelippe[3] derrenierement trespassé, de la volenté des communes de Flandres, lesquelles communes avoient juré que il n’auroient autre, fu fait et establi conte de Flandres, non obstant que Robert[4] filz du conte de Flandres et frere au conte de Nevers, eust occupé les chastiaux et les foreresces de Flandres par l’aide du conte de Namur, en alant encontre son sairement qu’il avoit fait et promis au roy quant il maria sa fille à l’aisné filz son frere le conte de Nevers. Si fu le sairement tel et la promesse, que se le conte de Nevers mouroit avant son pere le conte de Flandres, que la conté de Flandres venroit à Loys son filz, après la mort du conte de Flandres, et non pas à son frere Robert. Ceste convenance jura à tenir ledit Robert et l’approva, et renonça à tout le droit qu’il pooit jamais avoir en l’eri-

    cilz qui muerent en prison roial ne doivent estre enterrés sollempnéement, pour quoi il n’appere que à tort aient esté pris ne emprisonnez. »

  1. Robert III dit de Béthune, comte de Flandre, mourut à Ypres le 17 septembre 1322.
  2. Louis Ier qui fut tué à Crécy le 26 août 1346.
  3. Marguerite, seconde fille de Philippe le Long et de Jeanne de Bourgogne.
  4. Robert de Flandre, seigneur de Cassel, second fils de Robert III, prétendit succéder au comté de Flandre après la mort de son père ; il fut débouté de ses prétentions par arrêt du 29 janvier 1323 (n. st.) (P. Anselme, Hist. généal., t. II, p. 735, et Kervyn de Lettenhove, Histoire de Flandre, t. III, p. 112-113).