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D’ileques vindrent à Mante, et quant il oïrent dire qu’il estoient bons guerroiers, si n’i vouldrent faire point de demeure, mais s’en vindrent à Meullent là où il perdi de ses gens ; pour laquelle chose il fu tant iriez que en la plus prochaine ville d’ilec, qui est appellée Muriaux[1], il fist mettre le feu et la fist toute ardoir.

Après ce, vint à Poissi le samedi xii jour d’aoust[2], et touz jours le roy de France le poursuioit continuement de l’autre partie du fleuve de Saine, tellement que en plusseurs lieux et par plusseurs foiz, l’ost de l’un pooit veoir l’autre. Et par l’espace de vi jours que le roy d’Angleterre fu à Poissi[3] et que son filz aussi estoit à Saint Germain en Laye, les coureurs qui aloient devant bouterent les feux en toutes les villes d’environ, meismement jusques à Saint Clost[4] près de Paris, tellement que ceulz de Paris pooient veoir clerement de Paris meisme les feux et les fumées ; de quoy il estoient moult effroiez et non mie sanz cause. Et combien que en nostre maison de Rueil[5], laquelle Charles le Chauve roy et emperere donna à nostre eglise, il boutassent le feu par plusseurs foiz, toutes voies par les merites de monseigneur saint Denis, si

  1. Les Mureaux, Seine-et-Oise, arr. de Versailles, cant. de Meulan. Ce village fut détruit le 11 août (J. Viard, op. cit., p. 44).
  2. Édouard III s’installa à Poissy le dimanche 13 août (Ibid., p. 46).
  3. Édouard III ne fut que deux jours à Poissy et le quitta le 16 (Ibid., p. 51).
  4. Saint-Cloud, Seine-et-Oise, arr. de Versailles, cant. de Sèvres.
  5. Rueil, Seine-et-Oise, arr. de Versailles, cant, de Marly-le-Roi.