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tel[1], lequel n’estoit pas moult seur. Si le sceurent les II devant nommés qui estoient ses hommes liges et s’en alerent audit hostel, et rompirent les portes et pristrent par force ledit monseigneur Henri. Et afin qu’il ne fust de legier delivré il l’envoierent oultre mer et le firent presenter au roy d’Angleterre.

Et en cest an, comme ceulz qui estoient deputez de la partie du roy de France, lesquieux soustenoient la partie Charles de Bloys pour la rayson de la sentence du roy et de l’ommage qui li avoit esté fait à la garde de la terre de Bretaigne, vousissent envair I très fort chastel, lequel est appelle Hanebunt[2], ouquel estoient II chevaliers pour le deffendre ; c’est à savoir messire Yvon de Treziguidi et messire Gyffroy de Malestroit ; si furent adjoins aveques ceulz de la partie du roy de France les Genevois et les Espaignolz. Mais endementres que ceulz de la partie du roy s’ordenoient, ceulz du chastel envoierent querre messire Tanguy qui

  1. C’est à Trégarantec, Finistère, arr. de Brest, cant. de Lesneven, qu’Hervé de Léon fut pris, en 1342, par Gautier de Manny et Tangui du Chastel (D. Morice, Histoire de Bretagne, Peuves, t. I, col. 7 ; Chronique de Richard Lescot, p. 56). Cf. A. Le Moyne de la Borderie, Histoire de Bretagne, t. III, p. 459-460.
  2. Hennebont, Morbihan, arr. de Lorient, ch.-l. de cant. Sur le siège de cette ville, qui eut lieu dans la première moitié du juin 1342, voir Jean le Bel, t. I, p. 307 à 311 ; Froissart, t. II, p. 141 à 147. Cf. A. Le Moyne de la Borderie, op. cit., t. III, p. 451 à 458 ; D. Morice, Histoire de Bretagne, t. I, p. 255 et 256. D. François Plaine, dans Jeanne de Penthièvre, duchesse de Bretagne, et Jeanne de Flandre, comtesse de Montfort, étude biographique et critique, p. 8 à 10, regarde comme fabuleux les exploits attribués à Jeanne de Flandre pendant ce siège par Jean le Bel et par Froissart.