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Item, ce meismes an, plusseurs de l’eveschié de Cambray et de Theresche si ardirent plusseurs villes en la terre monseigneur Jehan de Haynau. Lors manda ledit monseigneur Jehan de Haynau à monseigneur Jehan de Vervin[1] qui là estoit capitaine de par le roy de France, qu’il se vouloit combatre à lui ; si le reçut ledit monseigneur Jehan de Vervin très volontiers, et y fu certaine journée assignée pour eulz combatre ; c’est assavoir le jour du juesdi absolu en l’an dessus dit[2]. A laquelle journée ledit messire Jehan de Haynau ne manda ne contremanda ; mais malicieusement d’autre partie se tourna et s’en ala vers une ville que l’en appelle Aubenton[3], de laquelle ville les gens, pour partie s’en estoient alez aveques monseigneur Jehan de Vervin à la dicte journée pour eulz combatre contre ledit messire Jehan de Haynaut ; et ycelle ville il pilla et ardi.

Item, en ce meismes an[4], les fourbours de Bouloigne sus la mer, aveques aucuns vaissiaux qui estoient ou rivage de la mer, furent ars par les Anglois.

  1. Jean de Vervins, seigneur de Bosmont. Voir, sur ce personnage, H. Moranvillé, La trahison de Jean de Vervins, dans Bibl. de l’Éc. des chartes, t. LIII (1892), p. 605 à 611.
  2. 13 avril 1340.
  3. Aubenton, Aisne, arr. de Vervins, ch.-l. de cant. Sur le sac de cette ville, voir Froissart, éd. Luce, t, I, p. 199 à 203, et Chronographia, t. II, p. 105 et 106.
  4. A. Murimuth, op. cit., p. 103, dit que l’incendie du port de Boulogne eut lieu en 1340, « cito post festum sancti Hilarii », par conséquent vers le milieu du mois de janvier.