Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/189

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

seurs autres villes. Et si ardi toutes les villes de Gernesi excepté i chastel, si comme l’en disoit[1].

Et en ce temps, orent les Escos moult à souffrir par les Anglois ; mais le roy de France ne leur ayda point, si comme tenuz y estoit. Et assez tost après, nouvelles vindrent que le roy d’Angleterre devoit descendre ou royaume de France et apliquier à Bouloigne[2]. Adonques le roy de Navarre, le conte d’Alençon frere du roy de France, aveques aucuns autres grans du royaume, se partirent pour aler encontre le roy d’Angleterre aveques leur ost[3]. Mais le roy anglois ne vint ne contremanda ; si s’en retornerent noz gens sanz riens faire.

Item, en ce meismes temps, il avoit gens en la court du roy, en habit de religion, je ne sai dont il estoient venuz ; mais il avoient entencion de empoisonner le roy et touz ceulz de sa court. Lesquiex furent pris et emprisonnez ; mais je ne peu savoir la fin de eulz quelle elle fu.

[4]Item, environ ce temps, il avint que le roy d’An-

  1. Dans des lettres du 21 août 1337, Édouard III parle des ravages commis par les vaisseaux français sur les côtes anglaises et dans les îles de Jersey, Guernesey, Aurigny et Sercq (Rymer, t. II, 2e part., p. 989). Cf. d’autres lettres du 10 juillet (Ibid., p. 983). Sur les courses maritimes des Français contre les Anglais, voir Chronique normande, p. 245, note 5. Cf. Chronographia, t. II, p. 28.
  2. Le départ de la flotte anglaise, qui devait s’effectuer le 30 septembre 1337, fut prorogé par lettres du 24 septembre (Déprez, op. cit., p. 160).
  3. La réunion des hommes d’armes de France se fit à Boulogne à la fin du mois d’octobre (Chronographia, t. II, p. 56, note 2).
  4. Sur les événements qui survinrent alors en Flandre, les